Fort de son expérience dans le maintien de la paix, le général rwandais Jean-Bosco Kazura a été désigné, le 10 juin, commandant de la Minusma. Objectif : « stabiliser les principales agglomérations du Mali et contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays ». Il a été préféré au Tchadien, le général Bikimo.

Commandant adjoint de la Mission de l’Union africaine au Soudan (Muas), remplacée fin 2007 par une intervention hybride Onu-UA, le général Kazura ne sera pas à sa première opération de maintien de la paix. Une expérience dans le domaine qui a dû lourdement peser en sa faveur lors de sa désignation, d’autant que le Rwandais était en concurrence avec un officier tchadien, le Tchad qui a payé un lourd tribut dans la guerre au nord du Mali. Mais le Rwanda aussi est, depuis le 1er janvier et pour deux ans, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu.

Jean-Bosco Kazura dirigeait jusqu’ici l’Académie militaire du Rwanda, après avoir été notamment conseiller du président Paul Kagame en matière de sécurité. Né au Burundi où il a grandi, francophone, le général Kazura, âgé d’une cinquantaine d’années, a combattu dans les années 1990 dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion dirigée par Paul Kagame, qui a pris le pouvoir à Kigali en 1994, mettant fin au génocide en cours par les milices du pouvoir extrémiste hutu de l’époque contre la minorité tutsi au Rwanda.

Jean-Bosco Kazura a connu une ascension rapide au sein de l’armée rwandaise, dont il est le porte-parole au début des années 2000. En 2005 et 2006, il fut le commandant adjoint de la Mission de l’Union africaine au Soudan, déployée au Darfour et depuis remplacée par la Minuad, la Mission hybride ONU-UA au Darfour. Passionné de football, il a ensuite présidé la Fédération rwandaise de football. En 2010, il a été brièvement arrêté pour «insubordination», après s’être rendu sans autorisation en Afrique du Sud pour assister à un match de la Coupe du monde de football.